JOURNÉE MONDIALE DES ENFANTS PARTIS TROP TÔT – 12 DÉCEMBRE 2021

A l’occasion de la journée mondiale des enfants partis trop tôt, le CEDEP voudrait attirer l’attention des autorités, dans leur plus grande diversité possible, sur le sujet portant sur la mortalité infantile, ou les décès d’enfants avant leur premier anniversaire.

La mortalité infantile est le rapport entre le nombre d’enfants morts avant l’âge d’un an et le nombre total d’enfants nés vivants. Cette statistique est exprimée pour 1 000 naissances (‰). Elle met en relief la qualité des soins obstétricaux et pédiatriques d’un pays.

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait à 1,5 millions, le nombre de décès chez les enfants âgés de 1 à 11 mois, tandis que les nouveau-nés (moins de 28 jours) représentaient les 2,4 millions de décès dans le monde.

Les types de mortalité

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Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Organisation des Nations Unies en 2015 ont été élaborés pour promouvoir une vie en bonne santé et le bien-être pour tous les enfants. La cible 3.2 figurant dans l’ODD 3 consiste à éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans d’ici à 2030. Ces cibles ont été reprises dans la nouvelle Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, qui préconise de mettre un terme aux décès évitables d’enfants tout en s’occupant des nouvelles priorités pour la santé de l’enfant.

Taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances dans le monde en 2016

Taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances dans le monde en 2016

Causes de mortalité infantile

Globalement, la mortalité infantile est plus importante dans les pays en développement du fait des situations de vie, du suivi de la grossesse et des conditions d’accouchement. Il en va également des soins aux nouveau-nés. On peut citer la vaccination, l’administration d’antibiotiques lors d’infections et la réhydratation lors des diarrhées, évitent à nombre d’enfants de décéder.

L’amélioration du niveau de vie (salubrité des logements et de l’environnement), des ressources, de la qualité de la nutrition, l’éducation des filles et la lutte contre les grossesses précoces ou très rapprochées, entre autres contribuent à faire diminuer la mortalité infantile.

La lutte pour la baisse de la mortalité infantile est donc une question globale, c’est-à-dire psychomédicosociale, économique, mais également environnementale.

Et, la situation de la mortalité infantile au Cameroun ?

Taux de mortalité infantile pour 1000 naissances (2010-2015, ONU)PourcentageTaux de mortalité infantile pour 1000 naissances (2016, Banque Mondiale)PourcentageTaux de mortalité infantile pour 1000 naissances (2020, indexmundi.com)
CAMEROUN73,517,4 %79,708,0 %51,49
AFRIQUE SUBSAHARIENNE9,5%
MONDE4,8%

Comme dans beaucoup de pays, l’estimation des taux de mortalité infantile au Cameroun (mais aussi d’autres problèmes de santé) peut montrer des limites de type méthodologique, de qualité d’enregistrement, de source, etc.

L’enregistrement des dates de naissance et de décès est un des éléments majeurs pour estimer la classe de mortalité infantile ou l’âge gestationnel des nouveau-nés ou mort-nés. Cette seule difficulté peut engendrer des glissements de naissances ou de décès, soit à la hausse, soit à la baisse d’une année à l’autre, rendant encore plus troubles, les ventilations régionales de données. Les différences entre régions ou villes étant plus ou moins marquées pour ce qui concerne les tables de mortalité avant le premier anniversaire de l’enfant.

De nombreuses études comme celles du programme DHS au Cameroun (P.R. Libite) montrent des corrélations entre l’âge de la mère, son niveau d’instruction, l’écart entre ses enfants, le niveau de ressources financières… et les risque de mortalité infantile. Il est donc impératif de travailler sur ces facteurs.

Action de l’OMS

L’OMS appelle ses États à œuvrer pour l’équité en santé, en instaurant la couverture sanitaire universelle afin que tous les enfants puissent avoir accès aux services de santé essentiels sans que cela n’entraîne des difficultés financières excessives.

L’action du secteur de la santé et une collaboration multisectorielle et donc nécessaires pour redresser les inégalités et s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé.

Quelles propositions formulées par le CEDEP ?

Le maire, en tant qu’officier d’Etat civil sur base de la loi N° 68/LF/2 du 11 juin 1968 et l’ordonnance 81/02 du 29 juin 1981, est responsable de l’enregistrement et de l’authentification des naissances et des décès.

Le CEDEP s’engage à travailler de concert avec les autorités et les institutions compétentes dans le domaine de la Protection maternelle et infantile afin d’améliorer la collecte de données dans ces catégories d’âge par la sensibilisation des familles, des hôpitaux et professionnels de la santé et des responsables des services de l’Etat civil.

Le Centre propose, à l’échelle de la commune, une analyse plus efficiente de données et la mise en place d’indicateurs standardisés qui permettent un monitoring continue de la mortalité infantile et ses variables, mais aussi de travailler sur les causes afin de les éliminer, sinon de limiter leurs effets. Comme exemples, l’on peut évoquer l’intégration des indicateurs tels que la gestité et la parité de la mère dans les questionnaires, qui permettent une estimation des besoins en accompagnement.

L’importance de l’action suggérée par le CEDEP trouve son assise dans la prévention et la promotion de la santé des populations et des collectivités locales d’une part, et la formation des professionnels de première ligne en lien avec l’équipement des institutions de soin d’autre part. Ces 2 volets nécessitant des évaluations continues de processus, de qualité et de performance. Il est donc capital d’en dégager les moyens.

Samuel NDAME E.

CEDEP

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