Le 25 novembre de chaque année se célèbre la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, consacrée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1999. Pourtant, cette journée se célébrait depuis l’année 1981, à la mémoire de 03 sœurs caribéennes, Maria Tereza, Patria et Minerva Mirabal, opposantes politiques assassinées en République dominicaine le 25 novembre 1960.
Le thème retenu cette année est : « Oranger le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ! » La couleur orange a été choisie justement afin de représenter un meilleur avenir sans violence contre la femme et la jeune fille.
En France par exemple, les statistiques font état de 94 000 femmes victimes de viol chaque année, selon l’association féministe Nous Toutes. Au Cameroun, le quotidien Le Messager édition du 16 décembre 2020 a dressé une situation très alarmante de 60% de femmes environ victimes des violences, parmi lesquelles 1,4% ont été victimes de mutilations génitales.
Les femmes subissent le harcèlement (harcèlement criminel, harcèlement dans la rue, cyber-harcèlement, mariage forcé) ; l’agression ; les violences sexuelles (viols, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mutilation génitale) ; trafic d’êtres humains (esclavage, mariage précoce) ; etc. Les conséquences de ces actes cruels affectent la femme à tous les stades de sa vie, à l’instar de l’arrêt précoce de la scolarisation, le faible taux de femmes dans l’enseignement supérieur, sans oublier les limites d’accès au marché de l’emploi.
Les femmes en parlent de plus en plus et lorsqu’on les interroge, on a l’impression qu’elles n’ont pas le sentiment d’être entendues, surtout par les instances chargées de punir leurs bourreaux et par conséquent, faire reculer ou éradiquer ce fléau. Le problème de la recherche de preuves plombe plusieurs dossiers à la justice parce qu’il faut apporter une photo ou une vidéo qui inculpe le présumé violeur ou harceleur. Du crédit devrait alors être accordé aux récits des victimes car cette violence dévastatrice, constitue l’une des moins citées pour cause d’impunité, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui la caractérisent.
L’un des meilleurs moyens de commencer à améliorer le traitement des femmes victimes passe aussi par la formation des policiers, des gendarmes, des avocats et des magistrats sur cette problématique qui gangrène notre société et met à mal l’égalité entre les genres.
Les 17 objectifs du développement durable (ODD) qui tracent la voie à suivre dans le monde pour un avenir meilleur à l’horizon 2030, mettent un accent particulier sur la protection de la femme et la jeune fille. C’est le cas de l’ODD1 qui prône l’éradication de la pauvreté qui affecte plus de femmes que d’hommes ; l’ODD4 qui souligne l’importance d’une éducation de qualité qui n’est possible que par l’inclusion des femmes ; l’ODD5 qui insiste sur l’égalité entre les sexes ; et l’ODD16 qui défend les droits de l’Homme.
Les célébrations préconisées par l’ONU sont de 16 jours d’activisme qui débutent le 25 novembre et s’achèvent le 10 décembre à l’occasion de la journée des droits de l’homme. Au regard de la compétence relative à l’entretien et à la gestion des centres de promotion de la femme et de la famille transférée aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) par l’Etat du Cameroun, le CEDEP propose que, dans le cadre de cette journée internationale, plusieurs événements s’organisent dans nos CTD en collaboration avec les sectoriels représentés par les structures locales du ministère de la promotion de la femme et de la famille (MINPROFF). Des manifestations artistiques, culturelles, traditionnelles et des conférences peuvent se tenir dans nos collectivités locales, à l’effet de sensibiliser le plus grand nombre d’abord sur ce que subissent la femme et la jeune fille ; et ensuite, sur les conséquences que cela induit dans leurs vies ainsi que dans la société toute entière.