CONTEXTE DE CREATION DU CEDEP
Les institutions politiques sont de nos jours la cible d’une rhétorique répulsive émanant des populations sans lesquelles leur existence n’est tributaire d’aucune légitimité. Ces attitudes se prolongent de plus en plus jusqu’à mettre en mal la démocratie comme mode de gouvernance fiable. Pourtant, tout nous fait croire que le peuple doit toujours demeurer au cœur de toute entreprise dans la cité, au cas où l’on cherche à atteindre ses objectifs. En effet, il est inconcevable que ceux qui représentent les citoyens puissent s’engager dans des initiatives sans ceux-là même pour lesquels ils sont censés travailler.
L’observation d’un certain nombre de domaines d’actions dans notre société camerounaise fait entrevoir la fuite des citoyens à travers la désaffection et le retrait de ce qui les concerne au premier plan. Nous pouvons noter par exemple les questions du vote, de l’urbanisation de leur quartier, la lutte contre le chômage, la délinquance et le banditisme. Avec de tels gestes, le citoyen subit la dictature de son représentant et continuera à se plaindre que tout va mal puisqu’il a décidé de ne rien faire.
Le chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Paul BIYA, à travers le code général des collectivités territoriales décentralisées, remet le citoyen au cœur de sa politique des grandes opportunités. Nous sommes dès lors tous interpellés à saisir cette perche qu’il nous offre pour notre épanouissement et celui de notre milieu de vie par le truchement de la démocratie participative grâce à laquelle le citoyen jouit des voix de plus, en dehors de celle du vote de ses représentants. En agissant ainsi, il fait l’éloge de la démocratie, socle de la participation citoyenne, qui demeure une condition de l’efficacité des institutions politiques et des personnalités qui sont à leurs têtes.
La décentralisation vient ainsi répondre aux multiples sentiments d’illisibilité, d’invisibilité, d’impuissance et de dépossession politique qui sont brandis très régulièrement par les populations qui disent ne jamais compter car presque totalement ignorées
Le Centre d’Etudes spécialisées en Décentralisation et Evaluation des Politiques en abrégé CEDEP, a été justement conçu pour mettre son pied à l’étrier en vue de disposer d’une part, auprès des sectoriels (Gouvernement) et des élus (Conseillers municipaux et régionaux ; députés et sénateurs), des moyens leur permettant d’atteindre leurs finalités dans la résolution des problèmes de leurs populations. Et d’autre part, de donner des moyens aux citoyens pour une bonne participation au développement de leurs milieux de vie (quartiers). Ce n’est qu’avec cet apport de chacun dans son rôle que nous accompagnerons efficacement le chef de l’Etat dans l’atteinte de l’émergence de notre pays à l’horizon 2035.
Le Centre a été créé le 11 février 2021, suite à l’adresse du chef de l’Etat la veille à la jeunesse, qui n’a cessé dans son discours de relever que nous devons saisir les opportunités qu’offre la décentralisation. Les interventions des membres du gouvernement qui répondaient aux préoccupations de la jeunesse au musée nationale nous ont donné lieu de comprendre que plusieurs départements ministériels étaient porteurs de projets pour les jeunes et la création des entreprises, ce que le citoyen ordinaire ne connait pas toujours.
Nous avons dès cet instant pris les taureaux par les cornes en mettant sur pied une structure qui a pour vocation de jouer le rôle de bras séculier de l’Etat pour qu’un grand nombre sache ce que le gouvernement regorge comme ressources en faveur des jeunes et qui passent généralement sous silence.
Notre Centre se veut être une interface entre l’administration (le gouvernement) et les usagers-clients que sont les populations, à l’effet de porter dans un premier temps ; la vision du Chef de l’Etat du centre vers la périphérie constituée des communes et des régions ; Et dans un second temps, d’évaluer l’impact des politiques publiques sur le quotidien des citoyens. Pour cela, sa raison d’être est basée sur le triptyque : Participation – Responsabilité – Emergence.